De nombreuses traces préhistoriques d’occupation sont présentes dans la commune et les environs.
Possession de la Principauté de Liège depuis 889, elle en suivit le destin tout au long de son histoire. Les comtes du Hainaut s’en emparèrent en 1053, 1298 et 1408. Elle subit les occupations des Espagnols en 1654 et Françaises en 1675.
Capitale de la Thudinie, Thuin occupe un site situé au confluent de la Sambre et de la Biesmelle. C’est aussi la capitale de la batellerie puisque bon nombre de propriétaires de péniches en sont originaires et qu’ils choisissent ce lieu pour séjourner quand sonne l’heure de la retraite. La péniche du restaurant situé chaussée de Huy à Wavre provient de Thuin.
Nous visiterons l’écomusée de la batellerie. Celui-ci est aménagé à bord d’une péniche, « Le Thudo », amarrée au quai de la Sambre. Elle fut restaurée par le dernier des chantiers navals encore en activité (aujourd’hui fermé) et qui l’avait construite dans les années 50.
Pendant des siècles la batellerie fut une des activités les plus importantes de Thuin. Les traces de ce passé se lisent encore dans ce petit quartier que nous visiterons. Les bateliers ont eu à cœur de placer sur leurs façades une ancre ou le nom de leur péniche.
Les premiers bateliers à faire le voyage à Paris par voie d’eau en 1835 étaient des Thudiniens. Au début du XIXième siècle, Thuin comptait plus de 1.100 chefs de famille bateliers sur une population de 5.000 habitants.
Au nombre de 250, ils couvrent toute la pente méridionale de la vieille ville, jusqu’à la petite rivière, la Biesmelle. Anciens potagers de la ville haute, les terrasses furent aménagées au rythme du développement des remparts. Les habitants de la ville fortifiée, ne disposant que de très peu d’espaces verts, ces jardins leur permettaient d’exploiter des potagers afin de se nourrir.
Anciennement, des vignes poussaient dans ces jardins bourgeois et monastiques. L’ensoleillement exceptionnel et la chaleur emmagasinée par les murs en moellons gréseux créent un microclimat.
L’histoire attribue sa fondation à Landelin, dont la naissance dans une famille noble et vertueuse remonterait à l’an 613. Fréquentant une bande de voleurs et de débauchés, il commet larcins et brigandages à proximité de la Sambre parcourue par des marchands fortunés. Habité par le repentir, il effectue 3 pèlerinages à Rome. Ordonné prêtre, il évangélise la vallée sambrienne et, en 635, c’est la création d’un petit monastère à Lobbes. Deux ans plus tard, un lieu planté d’aulnes deviendra les premiers fondements de l’Abbaye.
D’abord bénédictine, elle devient cistercienne au Xllième siècle. Sur décision de l’évêché de Liège, les habitants vivant à proximité doivent vendre leurs biens au monastère. De plus, la manne financière se remplit grâce à de nombreux et généreux donateurs. Grâce à ce pactole ? la construction de l’église abbatiale peut débuter en 1214.
Des centaines de moines et convers y vivent mais au siècle suivant, la vie en communauté n’a plus la même aura.
Au XIVième siècle, Aulne connait des conditions climatiques moins favorables et elle doit faire face aux épidémies et aux guerres. Le XV ième siècle est un siècle noir. Les moines doivent fuir à plusieurs reprises et l’abbaye subit des dégâts considérables.
Cependant le XVIIIième siècle fut un siècle d’or. On la nomme « Aulne la riche ». Les excellentes finances permettent de somptueuses rénovations et des agrandissements : cloître, maison des hôtes, infirmerie. Devant l’entrée de l’église gothique, on construit la façade de style classique presque intacte actuellement. Mais en 1794 les moines fuient à l’annonce de l’arrivée des révolutionnaires français qui pillent l’abbaye, la détruisent et l’incendient. La bibliothèque, riche de 44.000 manuscrits, est totalement détruite.
En 2010 la région wallonne achète le site entier pour la somme symbolique de 1 euro et projette de la restaurer.
Christine Dupaix-Moulin